Le Costa Rica célèbre une étape historique dans sa cinématographie : le film Mémoires d’un corps qui brûle, écrit et réalisé par Antonella Sudasassi Furniss, a reçu le Prix Platino du Cinéma et de l’Éducation aux Valeurs lors de la XIIᵉ édition des Prix Platino du Cinéma Ibero-Américain, tenue le 27 avril 2025 à Madrid, en Espagne.
Cette reconnaissance souligne non seulement la valeur artistique de l’œuvre, mais aussi son impact social et culturel en abordant des thématiques d’une profonde pertinence contemporaine.
Que sont les Prix Platino ?
Les Prix Platino du Cinéma Ibero-Américain comptent parmi les distinctions les plus prestigieuses pour le cinéma de langue espagnole et portugaise, célébrant l’excellence artistique, technique et sociale des productions de la région.
Parmi leurs catégories, le Prix du Cinéma et de l’Éducation aux Valeurs honore les œuvres qui favorisent une réflexion sur des thèmes humains essentiels comme la dignité, la solidarité, l’égalité et la transformation sociale — des valeurs que Mémoires d’un corps qui brûle incarne de manière remarquable.
Mémoires d’un corps qui brûle : Une œuvre transformatrice
Le film raconte, à travers des témoignages réels et une esthétique intime, les histoires de femmes costariciennes qui, à l’âge mûr, réfléchissent à leur sexualité, à leurs désirs et à l’autonomie de leur corps.
Loin des représentations traditionnelles, Mémoires d’un corps qui brûle invite à repenser la vieillesse comme une étape de libération et de découverte, où de nombreuses femmes vivent ce qu’elles décrivent elles-mêmes comme « la meilleure période de leur vie ».
Antonella Sudasassi parvient à entrelacer fiction et réalité, proposant un regard sincère, empathique et audacieux qui brise des tabous profondément enracinés.
Un accomplissement historique pour le cinéma costaricien
En plus d’avoir remporté ce prestigieux prix, le film a été nommé dans d’autres catégories importantes, telles que Meilleur Scénario, Meilleure Interprétation Féminine (Sol Carballo) et Meilleure Interprétation Féminine dans un Second Rôle (Liliana Biamonte).
C’est la première fois dans l’histoire qu’une production costaricienne obtient autant de nominations aux Prix Platino, consolidant Mémoires d’un corps qui brûle comme l’une des œuvres les plus influentes de l’année en Ibéro-Amérique.
Ce succès s’ajoute à sa participation à plus de 60 festivals internationaux, à son Prix du Public à la Berlinale 2024, ainsi qu’à sa sélection pour représenter le Costa Rica aux Oscars et aux Prix Goya.
L’impact culturel et social du film
Au-delà de sa reconnaissance internationale, Mémoires d’un corps qui brûle ouvre un dialogue urgent sur le droit de vivre pleinement sa sexualité à toutes les étapes de la vie, en particulier dans une société qui tend à invisibiliser les femmes âgées.
Le film agit à la fois comme un miroir et comme un défi : il invite à questionner les normes sociales, à reconsidérer la perception du vieillissement et à valoriser l’épanouissement et l’autonomie aux âges traditionnellement marginalisés.
En donnant la parole à ces femmes, Antonella Sudasassi contribue non seulement à l’évolution du cinéma costaricien, mais propose également une œuvre éducative, courageuse et nécessaire.
Disponibilité et soutien au cinéma national
Actuellement, Mémoires d’un corps qui brûle est disponible en ligne pour le public costaricien via le site officiel de la société de production Substance Films.
En échange d’une contribution symbolique, les spectateurs peuvent non seulement profiter d’une œuvre exceptionnelle, mais aussi soutenir la production de futurs projets de cinéma indépendant national, contribuant ainsi au renforcement d’une industrie cinématographique diversifiée et engagée.
Paroles d’Antonella Sudasassi et de l’équipe
Lors de la réception du prix à Madrid, Antonella Sudasassi a exprimé sa gratitude et son émotion pour cette reconnaissance, la dédiant à toutes les femmes ayant partagé leurs histoires avec courage.
La réalisatrice a souligné l’importance de créer des espaces narratifs où les voix traditionnellement invisibilisées peuvent devenir protagonistes.
Ce prix, a-t-elle affirmé, est un hommage aux femmes qui continuent de brûler, de rêver et de revendiquer leur droit au désir et à une vie épanouie.
La victoire de Mémoires d’un corps qui brûle aux Prix Platino 2025 marque un tournant pour le cinéma costaricien.
C’est une reconnaissance non seulement du talent et de la sensibilité artistique d’Antonella Sudasassi et de son équipe, mais aussi du pouvoir du cinéma à transformer les perceptions, à briser les stigmatisations et à construire des sociétés plus inclusives.
Ce film invite chaque spectateur à regarder autrement, à écouter sans préjugés, et à célébrer la vie à toutes ses étapes.