L’avenir de l’océan dépend du Traité sur la haute mer : qui l’a signé et qui manque à l’appel ?

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Lors de la Conférence des Nations Unies sur les Océans à Nice (juin 2025), un sujet est revenu constamment dans les débats et les appels à l’action : le Traité sur la haute mer, connu officiellement sous le nom de traité BBNJ (Biodiversité au-delà des juridictions nationales). Ce texte, bien que peu connu du grand public, pourrait profondément changer l’avenir des océans.

Andy Schmid, UN World Oceans Day 2023 photo competition / Andy Schmid

En quoi consiste ce traité ?

Adopté en 2023 après près de 20 ans de négociations à l’ONU, le traité BBNJ établit un cadre juridique pour protéger et gérer durablement les zones maritimes situées en dehors des eaux territoriales nationales, soit plus de 60 % de la surface marine mondiale.

Ces zones, longtemps laissées à elles-mêmes, sont exploitées sans règles claires : pêche industrielle, forage en haute mer, collecte de ressources génétiques, etc. Le traité vise à :

  • Créer des aires marines protégées en haute mer
  • Exiger des études d’impact environnemental avant toute activité
  • Encadrer la recherche scientifique et la bioprospection génétique
  • Garantir un partage équitable des bénéfices issus de la biodiversité marine

🖋️ Qui a signé et ratifié le traité ?

Plus de 80 pays ont signé le traité BBNJ, dont le Costa Rica, la France, l’Espagne, l’Allemagne, le Chili ou encore Palaos. Mais à ce jour, seulement 22 pays l’ont ratifié, alors qu’il en faut au moins 60 pour qu’il entre en vigueur juridiquement.

Certains pays influents comme :

  • Les États-Unis
  • Le Canada
  • La Chine
  • Le Japon

n’ont pas encore ratifié le traité, ce qui freine sa mise en œuvre. Or, ce sont justement des États où sont basées de nombreuses entreprises exploitant les ressources de la haute mer.

Le Costa Rica, pionnier de la ratification

Le Costa Rica a été l’un des premiers pays à ratifier le traité, et il a profité de la conférence de Nice pour appeler d’autres États à suivre son exemple. Sa délégation a déclaré :

« On ne peut pas prétendre protéger l’océan tout en laissant plus de la moitié de sa surface sans règles. »

Un message bien accueilli par les scientifiques, les ONG et les petits États insulaires, qui considèrent le Costa Rica comme un pays crédible, cohérent et désintéressé dans ses engagements écologiques.

Que faudra-t-il pour que le traité soit efficace ?

Même une fois ratifié, le traité nécessitera :

  • Des systèmes de contrôle et de surveillance efficaces
  • Un financement durable, notamment pour les pays du Sud
  • Une coopération scientifique internationale
  • Des sanctions claires pour les infractions
  • Une gouvernance transparente et participative

Ce n’est pas juste une question diplomatique : ce traité décidera si, demain, les océans seront sources de vie ou zones mortes.

Un pas indispensable vers un avenir bleu

Le Traité sur la haute mer ne résoudra pas tous les défis, mais il représente une avancée historique pour une gouvernance équitable et mondiale des océans. Il vise à mettre fin au “Far West” juridique de la haute mer et à placer la vie marine sous la responsabilité de l’humanité.

Le Costa Rica, fidèle à sa tradition de leadership environnemental, continue de montrer que même un petit pays peut avoir une influence majeure, lorsqu’il agit avec éthique et conviction.

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